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Le décès en entreprise

La vie au travail peut être perturbée par le décès d’un employé, laissant souvent les équipes et managers relativement démunis. Les causes de ces décès peuvent être multiples : accidents de travail, maladies, accidents sur la route, suicide, etc.
Dans ces moments particulièrement difficiles pour les salariés, la réaction de l’employeur est essentielle. En effet, les employés qui se sentent soutenus et reconnus par un employeur, qui semble prendre à cœur leur bien-être, sont plus engagés et productifs par la suite. A l’inverse, les personnes ayant bénéficié de peu ou pas de soutien de leur organisation à la suite d’un décès sont plus à risque de ressentir du stress, une perte de sens au travail, de l’insatisfaction et de vouloir quitter leur emploi.

Afin de vous aider à naviguer ces eaux troubles, l’ASTF met à disposition une démarche à suivre et un ensemble d’outils.

 

1. Gérer la crise

En cas de décès inopiné sur le lieu de travail, il est important de :

  • Mettre en place certaines mesures immédiatement
    Comme prévenir les secours spécialisés, éloigner les témoins, protéger la dignité de la personne décédée. Vous retrouvez l’ensemble des mesures à mettre en place dans la check-list ci-jointe.
     
  • Convoquer une équipe de crise
    Les rôles de l’équipe de crise vont être multiples : recueillir des informations précises sur la situation et l’évaluer, coordonner les interventions, identifier les personnes impliquées, déterminer les rôles de chacun des acteurs, gérer la communication et l’annonce, décider de l’arrêt ou non des activités, …
    Dans cette équipe, nous pouvons retrouver le directeur, Le directeur des ressources humaines, le travailleur désigné, un représentant du personnel, le médecin du travail/infirmier, un assistant social ou psychologue du travail, toutes personnes qui parait essentielle à la situation (responsable de service, etc.) et éventuellement une aide externe.

 

2. Annoncer le décès

Que le décès ait eu lieu au sein même de l’entreprise ou en dehors de ses murs, il doit être annoncé au reste des salariés. Cela permet en effet de contrôler l’information divulguée mais aussi légitimer le mal-être et communiquer des informations sur les ressources disponibles. L’annonce du décès est un moment important nécessitant une attitude sensible, humaine et soutenante. Elle doit se faire le plus rapidement possible, une fois que l’information a été vérifiée et évaluée. Vous devrez l’annoncer à la famille (si le décès a eu lieu au travail), les collègues, l'ensemble des salariés, les fournisseurs ou clients concernés et dans certains cas, les médias.
Concrètement :

  • Concentrez-vous sur ce qu’il s’est passé. Il peut être bon d’introduire certains éléments de contexte et de rappeler le rôle du défunt au sein de l’entreprise. La description des circonstances de la mort doit cependant rester brève (si c’est un suicide, ne pas mentionner le moyen utilisé). L’accent est mis sur les faits. Si la cause n’est pas connue, ne pas spéculer.
     
  • Un temps peut être pris pour veiller à légitimer les émotions. Celles-ci sont normales à la suite de l’annonce d’un décès et peuvent être multiples.
     
  • Mettez en avant les ressources disponibles en interne et en externe pour faire face à la situation. Précisez également les moyens de rendre hommage qui seront organisés si c’est le cas (assister aux obsèques, déposer des mots de condoléances pour la famille, Installer un livre commémoratif, des fleurs, des bougies, etc.)
     
  • Concluez avec empathie.

Pour les collègues, une approche par petits groupes est recommandée. D’autres moyens peuvent être utilisés pour les salariés restant et les tiers. Dans ce cadre, un Template de mail reprenant les différents conseils ci-dessus est également à votre disposition.

 

3. Soutenir dans l’après

A la suite de l’annonce d’un décès, les travailleurs peuvent vivre des expériences et émotions très fortes. Ils entrent alors dans une période de deuil, qui bien que très difficile, est une réponse normale à la perte. Ils pourront être impactés psychologiquement, socialement et dans leur productivité également. Si la mort est un suicide, cela peut engendrer chez les collègues de profonds sentiments de culpabilité de ne pas avoir pu empêcher la situation. Le deuil est composé de plusieurs étapes (déni, colère, marchandage, dépression, acceptation). Tout le monde ne passe pas par toutes ces phases ou dans le même ordre. Il est ainsi bon de ne pas imposer des mesures, mais plutôt offrir l’opportunité aux travailleurs d’être écoutés et de se faire aider, s’ils le souhaitent, en communiquant clairement les ressources disponibles.
Ainsi soutenir, c’est :

  • Dès l’annonce, mettre des mots et légitimer les émotions.
     
  • Communiquer clairement les ressources :
    • Communiquer verbalement, par mail, via l’intranet de l’organisation ou tout autre moyen de communication.
    • Identifier les personnes ressources au sein de l’entreprise qui peuvent être une écoute : managers, ressources humaines, délégation du personnel, médecin du travail, assistants sociaux, psychologues.
    • Proposer un accompagnement psychologique pour toutes personnes en ressentant le besoin et surtout les collègues proches/témoins si la mort a eu lieu dans l’entreprise. Pour se faire, les ressources suivantes (Document ci-joint : Les adresses utiles) vous sont accessibles et peuvent être relayées aux employés.
       
  • En cas de suicide : 
    fournir des informations sur l’acte suicidaire peut être bénéfique pour en comprendre la complexité. Cela peut également permettre aux collègues d’accepter le fait qu’ils avaient peu de chances de le prévenir. En ce sens, le site Prevention Suicide Luxembourg (prevention-suicide.lu) peut être consulté.